Sébastien Godin

La quête de forme physique de Sébastien

Par Donald Wade

Le 1er mai 2017, Sébastien Godin a arrêté de fumer, sans vraiment y penser. Il avait 44 ans, était en surpoids, environ 120 kg (265 lb). Il souffrait de colite ulcéreuse, d’hypertension artérielle, avait des taux élevés de cholestérol et de sucre, souffrait de stéatose hépatique et était déprimé. « Je ne réalisais même pas que j’arrêtais à ce moment-là parce que, dans mon esprit, j’allais acheter un autre paquet le lendemain.

Pendant les deux semaines suivantes, il s’est enfermé et n’a rien fait d’autre que regarder de nouveau les épisodes de Star Trek.

Il s’est abstenu de regarder les nouvelles et ne répondait pas au téléphone. En bref, il est devenu ermite.

Il est resté à l’écart du monde extérieur et a beaucoup mangé. « J’ai aussi réalisé que pour réussir, je devais arrêter de boire de l’alcool pendant au moins six mois. Ceux qui fument ou ont déjà fumé savent ce que je veux dire – cette envie de vous allumer une cigarette que vous ressentez même en buvant une seule bière », a-t-il déclaré.

C’est ainsi que le voyage a commencé. Après être resté loin de tout pendant environ deux semaines, il a décidé d’aller dehors et faire quelque chose de sain : marcher. Après quelques semaines de marche, il a essayé des courses de 1 minute, à raison de 5 à 10 répétitions, trois fois par semaine, après avoir lu qu’une limite de trois fois par semaine était recommandée lorsque vous commencez la course. Il a également commencé une alimentation plus saine. Il a choisi un changement de style de vie plutôt qu’un pansement sous forme de pilules à vie.

Petit à petit, sa course s'est améliorée, ce qui l'a motivé dans tous les aspects de sa vie et l’a aidé à se sentir mieux. Après environ un mois, il marchait 5 à 10 km par jour, trois fois par semaine. Parfois il ajoutait la course à sa marche. À ce moment-là, il courait chaque fois qu’une différente chanson jouait. Note amusante : son genre de musique ne l'a pas aidé au début, car les chansons de Heavy Metal ont tendance à être plus longues. À ce moment-là, il s'est aussi rendu compte qu'il avait besoin d'un meilleur équipement, en particulier de meilleures chaussures. Les ampoules sont devenues son premier obstacle. Puisqu’il se considérait secrètement comme coureur, cela justifiait l'achat d'équipement.

Fin juin, après seulement 6 semaines de mise en forme, il a couru son premier 5 km non-stop en 35 minutes, un sentiment très satisfaisant. Il en voulait plus ; le 10km était une progression naturelle qu'il a réalisée à la mi-août, environ trois mois après avoir arrêté de fumer. À ce moment-là, il commençait à se sentir vraiment en bonne santé.

Mais il ne voulait pas arrêter là parce qu’il s’amusait trop. Il s'est donc inscrit au demi marathon Courir pour lire. « S'inscrire à une course quelques mois avant l'événement, c'est plus motivant. Vous l'avez payé, il faut maintenant justifier votre investissement. Donc, six mois après avoir arrêté de fumer et après avoir perdu environ 35 kg (environ 77 livres), j'ai couru mon premier demi marathon officiel en 1h49m », a-t-il déclaré.

En prime, ses problèmes de cholestérol, de sucre et de foie étaient désormais sous contrôle, se sentant chanceux d’avoir pu changer de style de vie avant que ses problèmes ne soient trop graves.

Bien sûr, maintenant il en voulait plus. Il s'est donc inscrit au marathon de Fredericton. « Je ne savais rien sur l'entraînement en vue d’un marathon et j'avais toujours cette perception qu’ont les coureurs débutants de se sentir comme des imposteurs et non de vrais coureurs. J'étais timide. Je ne voulais pas demander d'aide. Je courais, courais - sans aucun plan », a-t-il admis.

Alors qu'il se rendait au marathon de Fredericton, quelqu'un lui a demandé à quel rythme il comptait courir. Il a répondu : « Qu'est-ce qu'un rythme ? ». Il ne savait rien de la course à pied ; il ne possédait même pas de montre de course. Il voulait juste voir s'il était capable de courir 42,2 km – peu importe le temps que cela prendrait. « Encore aujourd'hui, je pense que c'est ainsi que tout premier marathon devrait se dérouler, sans aucune attente. Juste le sentir, le subir et en profiter », a-t-il ajouté. Il a terminé la course avec un temps de 3 h 57, sans un seul arrêt ou pause marche.

Bien sûr, maintenant il en voulait plus. Il s'est donc inscrit au marathon de Fredericton. « Je ne savais rien à propos de l'entraînement en vue d’un marathon et j'avais toujours cette perception que les coureurs débutants ont souvent quand ils se sentent comme des imposteurs et non comme de vrais coureurs. J'étais timide. Je ne voulais pas demander de l'aide. Je courais, courais et courais - sans aucun plan », a-t-il admis.

Alors qu'il se rendait au marathon de Fredericton, quelqu'un lui a demandé à quelle allure il comptait courir.

Il a dû répondre : « Qu'est-ce qu'un rythme ? ». Il ne savait rien de la course à pied ; je ne possédais même pas de montre de course. Il allait juste voir s'il pouvait courir 42,2 km – peu importe l'heure d'arrivée. « Jusqu’à maintenant,  je pense que c'est ainsi qu’un premier marathon devrait se dérouler, sans attentes. Juste le sentir, l’endurer et en profiter », a-t-il ajouté. Il a terminé la course avec un chrono de 3h57, sans un seul arrêt ou pause marche.

À ce moment-là, il savait qu’il était accro à vie. Il planifiait déjà son prochain marathon sur le chemin du retour à Moncton. Quelques semaines après le marathon, il a décidé de trouver un groupe de course à pied puisqu'il était suffisamment prêt et confiant pour commencer à courir avec d'autres personnes. Le groupe de course Running Room du mercredi lui a permis de rencontrer de nouveaux amis et d'en apprendre davantage sur la course à pied et d’avoir un sentiment d'appartenance. Il a acheté sa première montre de course à pied et cela a bouleversé son monde.

À ce moment -là, il avait pris la décision de ne plus boire d’alcool. « Je m’étais donné une pause de six mois lorsque j’ai arrêté de fumer mais maintenant je me sentais tellement mieux que je me suis dit : « À quoi ça sert ? » et ça ne me dérangeait plus lorsque les gens fumaient ou buvaient autour de moi. Ça a été une décision facile. La meilleure décision pour moi », a-t-il déclaré.

Sébastien a eu la chance de ne pas subir des blessures qui durent des mois ou, pire encore, vous empêchent de courir complètement. Mais il a dû accepter sa colite ulcéreuse, une maladie chronique qui affecte l’appareil digestif dans la région du gros intestin. En termes simples, le système immunitaire attaque le côlon sans raison apparente, provoquant beaucoup d’inconfort et de douleurs. Cela va et vient sans schéma perceptible. Une poussée peut durer quelques semaines ou plusieurs mois. « Rien de ce que vous faites ne peut empêcher que cela se produise. Cela se produit soudainement et ça disparaît tout aussi soudainement. Il n'y a pas de remède. Au début, tu essaies tous ces régimes soi-disant miraculeux que des charlatans tentent de vous vendre, pour finalement accepter votre diagnostic : il est là pour la vie, alors écoutez un vrai médecin, prenez les médicaments qu'il vous prescrit et apprenez à vivre avec la maladie », a-t-il ajouté.

Mais il y a toujours un côté positif dans chaque histoire. Sébastien n’aurait pas la forme physique qu'il a aujourd'hui sans la colite ulcéreuse car cela l'oblige à manger correctement et à vivre en meilleure santé. Avoir une bonne alimentation et faire de l’exercice aident à atténuer les symptômes. Après avoir abandonné le marathon Resurgo à cause d’une recrudescence de la maladie, il s'est tourné vers des distances courtes plus gérables à la cette sensation euphorique du coureur tout-puissant. C'est un médicament gratuit pour votre cerveau.

C'est à ce moment-là qu'il découvre la Super Série de Course N.B. « Cela m'a donné un objectif à atteindre pour oublier ma déception. Et ça a très bien fonctionné. Je m'amusais et ça m’a aidé à passer à travers mes crises plus facilement », a-t-il déclaré.

Aujourd'hui âgé de cinquante ans, Sébastien se sent dans la meilleure forme de sa vie, même en tenant compte de sa colite ulcéreuse, et il doit tout à la course. Il a commencé des cours d'athlétisme avec Marc Beaudoin et Patty Blanchard et a amélioré considérablement sa course, passant de 5 km en un peu moins de 25 minutes à moins de 19 minutes sur une période de 18 mois, améliorant son rythme de 5:48 sur 10 km en 2021 à un rythme impressionnant de 3:44 sur 5 km cette année. « Bien sûr, je dois faire face à des problèmes de santé de temps en temps, mais qui ne le fait pas ? « La course (ou tout autre exercice) active la zone de bonheur du cerveau et rend la vie excitante », a-t-il conclu.

Six ans après le début de son virement transformation radicale à 180 degrés, Sébastien dit qu’il est plus heureux qu’il n’a jamais été, et la course à pied y a joué un rôle important. Il serait difficile de trouver un argument plus convaincant qu’une perte de poids de 50 kg (110 lb) pour vous motiver à commencer une telle aventure. Et ce n’est pas fini pour Sébastien. Il est curieux de pousser son corps au niveau suivant.

Sébastien rejoint Kelly O’Toole et Ghislain Comeau sur la liste d’histoires inspirantes qui confirme que la course peut vous faire perdre du poids et vous aider à être en meilleure santé. C’est la devise du Course NB : Pour un Nouveau-Brunswick en meilleure santé.

Sébastien Godin demeure à Moncton.